Mimisius

Par Le 06/01/2020

Mamisan - plaja

La dernière modification côtière, vers 1828, a déplacé le « courant » vers le nord ; en témoignent aujourd'hui les deux petits étangs de la "Malhoèira", Mailloueyre en graphie française. 

 

Les gens du Pays de Born, au sein duquel est bien ancrée cette commune littorale, prononcent « Mamisan », à la gasconne. Étrange évolution phonétique parfois des noms de lieux !

D’une première mention « ecclesia Sanctae Mariae de Mimisan » dans une charte de 1009 à des formes telles que Mimisano ou Mimisani au gré des déclinaisons latines transcrites par les copistes médiévaux, on observe pourtant une certaine constante. Elle laisse entendre que l’appellation de la paroisse vient d’un nom antique, Mimisius. Assez rare dans la recension des noms latins, il est cependant attesté ; c’est-à-dire dûment repéré dans une inscription latine.

Et le chercheur en toponymie, attentif à des évolutions comparables en domaine gascon et occitan en général, de reconstruire le cheminement de la prononciation du nom à travers les siècles : Mimisianu(m) ou Mimisiano, puis Mimisian et Mimeisan se réduisant ensuite à Mimesan qui se modifie en Memisan et enfin Mamisan.

Où se situait la propriété du dit Mimisius ? Mystère. Mais l’on sait qu’elle était probablement installée à quelques lieues de l’antique voie littorale menant à Dax et de la station de Segosa, mentionnée par l’Itinéraire d’Antonin. Laquelle est aujourd’hui identifiée au nord-ouest de la commune voisine de Saint-Paul-en-Born.

En effet, des fouilles archéologiques réalisées entre 1977 et 1994 y ont révélé, précisément aux lieux-dits Loubeyres et Tuc de l’Église, un cimetière à incinération du premier âge de fer et des vestiges d’époque romaine (fondations, céramique) et du Moyen Âge (petit mobilier métallique).

 

Sur son petit fleuve côtier Le Courant

Mimizan a toujours eu quelque importance en bordure de son petit estuaire dont le parcours a évolué au gré des siècles et des modifications côtières (la dernière, vers 1828, déplace le « Courant » vers le nord, laissant pour témoignage de l’ancien exutoire les deux petits étangs des Mailloueyres). Ainsi, en 982, le duc Guillaume Sanche (Guilhèm Sanç) donne à l’abbaye de Saint-Sever l’ancien territoire du prieuré de Notre-Dame, avec privilèges de franchise. Cela fait de Mimizan une « sauvetat » dont on repère les limites grâce aux « pyramides de sauveté », en fait des bornes en « pèira nhòga » ou « garluche », hautes de 4 mètres et surmontées d’une croix.

Bien avant le tourisme et l’activité papetière, la paroisse de Mimizan recevait, par une autorisation de Guillaume, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, des dîmes sur les pêcheries établies sur le petit fleuve côtier. Depuis, évidemment, beaucoup d’eau a coulé sous la passerelle de Gombaut et sous le pont Rouge…

 

JJ Fénié

 

Mimizan Mimisius Mamisan

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